I'm sitting here in the boring room -it's just another raining sunday afternoon.
Pourquoi est-ce que tu pars ?
Dans cette gare
Ce décor froid immobile glacé
Où marchent et courent, pressés,
Des tas de gens colorés, chauds, animés
Dans cette gare contrastée
Toi, tu pars.
Sur le quai, encore, près de moi,
Nos esprits ne font toujours qu’un.
Ton sourire, nos promesses, une étreinte
Sur le quai
Puis tu grimpes.
Tu montes dans ce long serpent glacé.
Et ça y est.
La vitre entre nous nous a séparées.
Ma solitude au loin se rapproche
Tu me regardes, mais mon reflet sur la vitre lisse et glacée se mêle à ton image.
Nos visages ne font qu’un mais nos esprits se séparent.
Lentement.
C’est ça le pire.
Ils se séparent lentement.
Ils se déchirent.
Coup de sifflet
Coup de poignard
Je serre les dents.
Je serre les poings
La douleur arrive, s’installe.
Tu me regardes
Je te vois.
Le train démarre
Le serpent froid
Et tu commences à bouger
Tu t’éloignes.
Je lutte pour maintenir le contact
Je marche le long du quai
Je te regarde
Je suis à ta hauteur encore.
La douleur s’installe.
Mes jambes courent
Et l’effort physique est le déclic qui brise définitivement le lien.
Brisé
Déchiré
Le serpent glacé tire sur la corde qui relie nos cœurs. Je ne te vois plus. Le train s’éloigne.
Les wagons défilent sur le bord de mon champ de vision.
Je serre les dents, plus si c’est possible.
Le lien se déchire.
C’est fini
La voie est sale
La gare de gris
Le serpent s’éloigne
La douleur envahit
Je suis seule
A nouveau
Je suis seule.
Tu es partie.
Et tout autour de moi me
semble alors vide. Vide.Vide.
Vide. Vide. Vide. Vide. Vide.
Mon corps est vide. Mon âme
est vidée. Quel néant douloureux.
Et rien, rien, rien pour le combler.